La Dépêche
La Dépêche est à Tahiti ce que Ouest France est à la Bretagne: une institution!
Hier la Crevette a eu la chance de pourvoir aller visiter ce journal créé en 1964 par Philippe Mezelier et racheté en 1988 par le groupe Hersant Médias. C'est ce même groupe de presse (le seul du Territoire) qui publie aussi Fenuarama, Maison du fenua, Paru vendu, Tiki Mag' et le Trouv'tout. Il possède par ailleurs la station de radio d'NRJ. 85 personnes travaillent à la création des près de 25000 exemplaires vendus quotidiennement et qui traitent avant tout de l'actualité polynésienne avec une grande prédominance pour celle de Tahiti. Il sort chaque jour de presse 18000 exemplaires pour la Dépêche, 6000 pour les Nouvelles de Tahiti, leur concurrent et néenmoins partenaire puisque les 2 quotidiens, qui ont chacun leurs propres journalistes, appartiennent au même groupe de presse et que les 2 rédactions travaillent au même siège...à 1 étage d'écart!
Chaque édition est rédigée à J-1, en effet il faut compter le temps de rédaction, celui de la mise en page, l'impression au laser de plaques d'aluminium qui serviront ensuite dans les presses à raison d'une plaque par couleur primaire utilisée! ( d'où 4 plaques pour une seule page couleur (une noire, une rouge, une bleue, une jaune).
A 22h, les rotatives se mettent en marche et ce jusqu'à 2h1/2 -3h du matin: les rouleaux de papier font 500kg et permettent d'imprimer 18OOO exemplaires ce qui, justement, est la production journalière de la Dépêche.Là encore, l'impression des couleurs se fait une par une, en commençant par la couleur et en terminant par le noir. Les petites mains interviennent alors pour glisser à la main les "cahiers" dans le bon ordre, les uns dans les autres!!!!
A 4h commence la tournée des livreurs. Il faut acheminer les journaux jusqu'à la presqu'île mais aussi à l'aéroport pour qu'on trouve également le journal dans les différentes îles de Polynésie! 4h c'est aussi le moment où les vendeurs à la criée, salariés du journal, viennent récupérer leurs liasses. Ils iront ensuite se poster aux carrefours les plus importants de la ville, aux feux rouges stratégiques et jusqu'à 10h se faufileront entre les voitures pour vendre leurs journaux aux automobilistes coincés dans les embouteillages. A 10h leurs invendus rejoindront une grande poubelle et seront brûlés...
Et le lendemain tout recommence...